L’offre étant supérieure à la demande en raison des stocks restés sur les bras des viticulteurs à cause de la crise du coronavirus, les prix devraient être en mesure de séduire les consommateurs.
Les prix du vin devraient être attractifs dans les foires cette année en raison des stocks non écoulés en raison du coronavirus (photo d’illustration). (VICTOR VASSEUR / RADIOFRANCE)
Les viticulteurs se retrouvent avec des stocks conséquents de vin à cause de la crise sanitaire et doivent écouler leurs bouteilles invendues pendant le confinement. “Il y aura très certainement des affaires à faire” aux foires aux vins, analyse Jean-Marie Cardebat, économiste spécialiste du vin et professeur à l’université de Bordeaux et l’Inseec dimanche 6 septembre sur franceinfo.
franceinfo : Les foires aux vins vont-elles suffire à compenser les pertes de la filière viticole pendant le confinement ?
Jean-Marie Cardebat : Suffire à redresser la barre, non, en revanche, elles peuvent être l’occasion pour les Français de regonfler leur stock. Les consommateurs français ont beaucoup puisé dans leur cave pendant le confinement. Les stocks sont au plus bas chez ces consommateurs et par conséquent on envisage des foires aux vins plutôt positives parce qu’il faut bien reconstituer ces stocks. Ce qui a été consommé, ce sont les bouteilles que l’on garde, de moyenne voire haute gamme. On peut vraiment espérer pour les viticulteurs français que les foires aux vins se passent bien cette année, qu’elles soient positives en termes de vente, mais ça ne rattrapera certainement pas toutes les pertes qui ont été accumulées depuis le début de l’année. En plus, l’offre est largement supérieure à la demande en ce moment, donc on est sur une loi économique de base : les prix vont être très serrés cette année. Les prix dans les foires aux vins devraient être très intéressants. Le consommateur devrait s’y retrouver. Il y aura très certainement des affaires à faire.
Le Premier ministre a annoncé 230 millions d’euros d’aides pour la filière. Est-ce suffisant ?
Il y a deux façons de voir les choses. L’aide est évidemment très bienvenue aujourd’hui. C’est une aide au travers de la distillation notamment. Mais une partie de ce montant, à peu près 120 millions d’euros, devait de toute façon aller vers la viticulture puisqu’il s’agit de fonds européens qui étaient destinés à ce secteur. C’est une aide qui est intéressante, mais ça doit se regarder en relatif. Si vous prenez d’autres secteurs qui sont emblématiques de la France comme le secteur de la culture par exemple qui pèse à peu près autant que le secteur du vin en termes d’emploi – autour des 600 000 – le secteur de la culture reçoit 2 milliards d’euros d’aide, alors que celui du vin reçoit 230 millions d’euros. Donc en relatif, on peut se dire que c’est insuffisant.
“Dans l’absolu, la filière réclame plus. Elle réclamait déjà ne serait-ce que 300 millions d’euros pour compenser à peu près le manque à gagner que va entraîner la taxe Trump sur les importations de vins français aux États-Unis.” Jean-Marie Cardebat, économiste spécialiste du vin à franceinfo
Donc il est bien évident qu’au regard de ce que pèse le secteur du vin en termes d’emplois dans des zones rurales où il y en a peu, au regard de l’excédent commercial que représente ce secteur, il est bien évident que l’aide pourrait être un petit peu plus importante…
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